Historique
Trait d’Union Cheseaux - Gourcy
1990 – 2023
Une histoire de partage et d’échange entre le Nord et le Sud.
A Gourcy
Avec notre soutien financier et leur travail, nos partenaires ont fait réapparaître l'herbe là où il n’y avait que de la terre aride ! Les nappes phréatiques remontent, les récoltes augmentent, les revenus des femmes s’améliorent. Les jeunes sont moins tentés de tout quitter et de partir en ville... ou en Europe. Pouvoir vivre dignement chez soi du fruit de son travail, dans le respect de la nature, n’est-ce pas là un droit fondamental pour tout être humain ?
A Cheseaux
Combien de pots de confiture, de litres de sirop, de caramels, de petits gâteaux, de cartes peintes à la main ou créées grâce à des tissus venant de Gourcy, sans compter l’artisanat que nous avons apporté du Burkina Faso et vendu lors de nos divers marchés ! A cela s’ajoutent les cotisations de nos membres, les dons et le fruit de nos soirées "cinéma africain" ou autres événements. En 32 ans, grâce à vous, amis, membres, bénévoles, nous avons pu envoyer plus de Fr. 410'000.-, un grand merci !
Au pays de la faim, faites refleurir les déserts”
Trait d’Union Cheseaux-Gourcy
En 1989, inspiré par le jumelage intercommunal officiel Cheseaux-Aubignan datant de 1985, un groupe de personnes se réunit avec comme objectif la solidarité Nord-Sud, pour ouvrir notre village vers des horizons encore plus lointains et apporter à des populations moins favorisées un soutien matériel, selon nos possibilités. De nombreux contacts en Suisse et au Burkina Faso, et l'aide précieuse des responsables de l’ONG Nouvelle Planète, aboutissent à la mise en place d’un projet de jumelage informel (partenariat), mais concret avec l’Union des groupements Naam de Gourcy. En novembre 1989, une première délégation de Cheseaux se rend à Gourcy, rencontre les responsables des Naam qui deviendront nos fidèles partenaires. Le 21 juin 1990, la première assemblée générale constitue l’association en adoptant les statuts. L’association Trait d’Union Cheseaux-Gourcy est née. Le premier projet de soutien aboutit début 1991. Depuis 33 ans, notre association apporte son aide matérielle et un soutien moral aux habitants, qui par leur travail, leurs inventions créatives et leur courage, se démènent sans compter et ne se résignent pas à partir en exil dans les grandes villes ou à l’étranger. Actuellement, l’association compte environ 60 cotisants et donateurs. Le comité est constitué d’un-e président-e, d’un-e caissier-ère et d’un-e secrétaire. Le travail se fait pratiquement toujours en comité élargi, c’est-à-dire avec les membres actifs, qui forment un groupe efficace et engagé.
L’Union des groupements Naam de Gourcy (UGNG)
Gourcy, commune formée par la ville et 40 villages, est la capitale du Zandoma, province située dans la région sahélienne du nord du Burkina Faso, menacée depuis des décennies par la désertification. De plus, depuis une petite dizaine d'années, le pays doit faire face à des attaques terroristes venant surtout depuis le Mali et même de l'intérieur du Burkina Faso. Le manque de moyens financiers se fait cruellement sentir dans ce pays parmi les plus pauvres du monde, sans ressources particulières. Les moindres accrocs, sécheresses prolongées, pluies brusques et dévastatrices, incidents techniques, pannes, ont des conséquences difficiles à mesurer pour nous. Beaucoup de paysannes et de paysans de cette région du nord du Burkina Faso sont organisés en groupes d’entraide appelés "groupements Naam", engagés dans la lutte pour le développement de leur région, contre la désertification et contre l’exode rural.
Qui est Bernard Lédéa Ouedraogo ?
Les groupements Naam (masculins, féminins ou mixtes) ont commencé́ à se développer dans les années 60 grâce à Bernard Lédéa Ouedraogo.
Cet enseignant, originaire de Gourcy, a remarqué très tôt dans sa carrière, que les coopératives étaient mal acceptées par les masses paysannes. Il a alors recherché la meilleure manière de stimuler la participation des paysans à leur propre développement. Il prend conscience que, dans sa propre société Mossi, a existé́ un groupe traditionnel appelé́ "Kombi-Naam", qui rassemblait des jeunes gens et des jeunes femmes du village pour différentes activités agricoles, culturelles et sociales. Au cours des années, et en collaboration étroite avec les villageois, la structure traditionnelle du "Kombi-Naam" a été modernisée de sorte que les groupes s'ouvrent à tous et à toutes. C'est un exemple pilote de transformation réussie des structures traditionnelles de village, dans une perspective dynamique de développement.
Les Naam ont comme objectif de responsabiliser chaque individu, chaque groupe, chaque communauté́ pour trouver des solutions en vue de résoudre les problèmes d’autosuffisance alimentaire et de maîtriser l’environnement. La formation continue est la base d’un tel programme. Les activités touchent les domaines communautaires (barrages, retenues d’eau, puits, champs collectifs, restauration des sols, reboisement, constructions, ...), sociaux (alphabétisation, animations, formations, centres nutritionnels, greniers de sécurité alimentaire, pharmacopée, ...) et économiques (maraîchage, élevage, artisanat, transformation de produits, petit commerce, moulins à̀ céréales, ...). Les groupements Naam soutenus par Trait d’Union sont réunis en une Union des groupements Naam de Gourcy (UGNG) dont le siège est à Gourcy. Elle regroupe 126 groupements villageois situés dans cette commune, qui compte plus de 120'000 habitants.
Depuis leur création, les groupements Naam féminins constituent pour les femmes un véritable outil d’autopromotion. En effet dans la société traditionnelle du Burkina Faso, la femme ne pouvait ni assumer de responsabilités, ni participer aux prises de décisions au sein de la famille. Mais dans un groupement, son activité modifie progressivement ce statut, elle a la possibilité de prendre des initiatives, d’assumer des responsabilités et d'acquérir une autonomie financière.
L’UGNG est animée par 6 animateurs dont 1 animatrice et 1 pépiniériste, qui sont les relais indispensables entre nous et les habitants de cette région. Ils sont nos partenaires directs. La majorité d'entre eux sont en place depuis nos premiers contacts, fidèles à leurs engagements. Cette continuité nous permet de collaborer avec eux en toute confiance.
Les animateurs et l'animatrice sont membres d'un groupement Naam de base. Ils se sont formés, ont pris des responsabilités. Ils ont comme rôle premier d'être des exemples : les membres Naam doivent pouvoir voir dans leurs champs, leurs élevages, le bien-fondé des nouvelles techniques qui leurs sont proposées. Les animateurs sont aussi des formateurs qui assurent le suivi dans les groupements.
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Mise à jour le 21.03.2023